• Survivre au grand froid

     
    L'homme a une température interne normale de 37°C. Pour maintenir cette température par grand froid, le corps dispose de divers moyens de défense. Mais au-delà d'un certain seuil, c'est l'hypothermie.

    Les défenses face au froid


    Face à des conditions climatiques extrêmes, le corps humain essaye de limiter au maximum les déperditions de chaleur. L'organisme va ainsi concentrer la circulation sanguine autour des organes vitaux (le cœur, le cerveau), et délaisser les petits vaisseaux sanguins au niveau des mains et des pieds.

     

    La résistance au froid dépend en grande partie des conditions climatiques : le vent et l'humidité font chuter la température interne.

    Pour produire de la chaleur, il fait travailler les muscles et brûle du glycogène (le carburant stocké dans les muscles) : c'est le rôle du frissonnement. Mais cette réaction ne peut durer que quelques heures en raison de l'épuisement du glycogène et de la fatigue qu'elle entraîne.

    Autre danger qui menace les personnes exposées au froid : les infections. En effet, nos globules blancs (qui sont chargés de défendre notre organisme face aux agressions extérieures) ont besoin d'une température de 36,5°C pour fonctionner correctement. En dessous de ce seuil, notre système immunitaire se met en hibernation. Cependant, peu de chance de rencontrer beaucoup de virus dans le grand Nord !

     

    Ce qui nous rend vulnérables


    Plusieurs facteurs peuvent aggraver la déperdition de chaleur : si vos vêtements sont mouillés par exemple, le corps peut perdre de 25 à 30 fois plus de chaleur qu'avec des habits secs. Le vent accentue aussi considérablement l'effet de froid.

    Il faut savoir que les femmes sont plus sensibles au froid que les hommes, car leur système de frissonnement est moins efficace, et la vitesse de refroidissement de leurs extrémités (pieds et mains) est plus grande. Et si leur température interne chute moins vite que celle des hommes, elles risquent davantage de subir des lésions dues au froid (engelures, gelures).
     

    source JDN sciences.

     La couverture de survie

    Je pense qu'elle fait partie de l'équipement de base pour les randonnées ou treks en haute montagne. En cas de problème, elle protège du froid, de la chaleur, isole du vent ou de l'humidité. Le tout est de savoir s'en servir.

    De quel côté utiliser une couverture de survie ?

    Il existe des couvertures de survie avec une face dorée et une face argentée et d'autres avec deux faces argentées dont l'une est brillante (comme la mienne).
    Pour conserver la chaleur d'un corps, il faut mettre le côté doré ou argenté-brillant du côté intérieur, c'est à dire contre le corps. Les rayons infra-rouges émis par le corps seront réfléchis vers celui-ci.
    Pour protéger un individu de la chaleur, il faudra faire l'inverse et mettre la face dorée ou argentée-brillante vers l'extérieur pour que les rayons infra-rouges du soleil soient réfléchis vers l'extérieur. La couverture de survie ne rafraichit pas, elle empêche l'augmentation de température.

    Ce qu'il faut savoir sur la couverture de survie :

    • Posée sur le sol (neige), la couverture de survie n'isole pas du froid mais seulement de l'humidité.
    • La couverture de survie entraine de la condensation, l'eau accumulée dessous peut être source de déperdition de chaleur quand l'humidité s'évaporera. Penser aux vêtements mouillés...
    • La couverture de survie a une excellente conduction électrique, il ne faut pas l'employer en cas d'orage !
    • La couverture de survie peut être un bon moyen de signalisation. La réverbération sur la face brillante est excellente. Préférer les couvertures de survie dorée pour lesquelles la visibilité est meilleure .

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  • La sauvegarde de la banquise est un enjeu majeur pour lequel chaque citoyen à sa part de responsabilité. Faisons de la banquise l'indice de la capacité de l'humanité à juguler les émissions de gaz à effet de serre à l'échelle mondiale. La fonte de la banquise a déjà de graves conséquences locales sur la vie des peuples autochtones et l'écosystème polaire, notamment sur l'ours blanc, son plus emblématique représentant. Mais au-delà des conséquences locales, la disparition de la banquise au pôle Nord va nous conduire inévitablement vers une période de chaos climatique, notamment dans l'hémisphère Nord. Signez la pétition en ligne http://www.jeanlouisetienne.com/poleairship/magazine.cfm?nummag=42##

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    Roald Admunsen 1872-1928)

    C'est très exactement le 30 mai 1889 que naît pour Roald Amundsen la vocation d'être explorateur polaire. Ce jour-là, en effet, Fridtjof Nansen, qui a traversé le Groenland d'est en ouest à skis, est accueilli en héros par la population norvégienne.

    A la fin du XIXème siècle, la conquête des pôles est un sujet de fascination, et les explorateurs des héros.

    A 35 ans, Amundsen est célèbre dans toute l'Europe et aux Etats-Unis.
    Il est accueilli chez son ami Nansen qui lui confie son projet d'aller en Antarctique, tandis que Amundsen est tenté par l'océan Glacial Arctique et la conquête du pôle Nord au départ de l'Alaska. Ce nouveau but va envahir son esprit, et il va à nouveau donner conférence sur conférence aux Etats-Unis dans le but de récolter l'argent nécessaire à l'acquisition d'un nouveau bateau. A son retour, il retrouve Nansen qui a changé d'avis et désire désormais orienter sa vie vers des responsabilités politiques pour le pays. Il offre à Amundsen son bateau, le Fram, déjà mis en cale sèche, et dont le désarmement était envisagé.

    Au moment même où Amundsen prépare sa nouvelle expédition, on apprend que l'américain Frederick Cook a atteint le pôle Nord. La nouvelle est vite controversée, et c'est finalement Peary qui y arrive le premier le 6 avril 1909.
    Si ces évènements n'empêchent pas Amundsen de poursuivre la préparation du Fram, le pôle Nord n'est plus à conquérir. Son but change donc, et, dans le plus grand secret, il décide au début de l'année 1910, d'être le premier à atteindre le pôle Sud.

    Une fois encore, Amundsen organise tous les préparatifs de l'expédition : financement, nourriture, tentes, skis, traîneaux, chiens, vêtements polaires (8 tenues différentes par homme), matériel scientifique, et même une station d'hivernage en pré-fabriqué que Amundsen monte dans son jardin, puis embarque à bord du Fram en numérotant les pièces.

    Au moment où Amundsen se prépare à appareiller, l'anglais Robert Falcon Scott quitte Londres à bord du navire le Terra-Nova décidé lui-aussi à conquérir le pôle Sud.

    Amundsen garde toujours secrète sa destination, et le Fram quitte le port de Christiana dans la nuit du 6 au 7 juin 1910.
    Après un arrêt à Kristiansand où le matériel de ski est chargé ainsi que les 97 chiens, l'appareillage définitif a lieu le 9 août, pour la baie des Baleines, située à 16.000 milles.
    Le 6 septembre, le Fram fait escale sur l'île de Madère et Amundsen informe l'ensemble de l'équipage de leur nouvelle destination. Pendant la traversée, tout l'équipage se met au travail : confection des vêtements, fabrication des harnais, des chaînes et des colliers pour les chiens. Le 4 octobre le Fram passe l'équateur, puis le cap de Bonne Espérance, les îles Kerguelen, l'accès à la mer de Ross où les premiers icebergs apparaissent, et la Grande Barrière le 11 janvier 1911.

    Le 14 janvier, le Fram arrive dans la baie des Baleines. Amundsen et quelques compagnons partent en reconnaissance pour choisir le lieu où sera établi le site d'hivernage. Dès lors, le déchargement du navire débute : la maison démontée, le matériel, les vivres et les chiens s'installent sur le site de Framheim. Le 4 février, le navire de Robert Falcon Scott mouille près du Fram. Amundsen prévient Scott de son intention d'atteindre le pôle Sud.
    Les hommes de l'équipage se séparent en deux groupes " terre " et " mer ", et le 10 février le Fram appareille sous le commandement de Thorvald Nilsen pour une campagne océanographique polaire de plusieurs mois, à l'issue de laquelle, il reviendra chercher l'équipe restée à terre.

    L'hivernage en antarctique

    L'hivernage débute et la vie s'organise à Framheim. Huit hommes restent à terre sous les ordres d'Amundsen. Tandis qu'une équipe dirigée par Oscar Wisting continue à rassembler les vivres (900 colis) et le matériel, une autre, sous les ordres d'Amundsen, débute les raids de reconnaissance dans le but d'établir des dépôts de vivres tout au long de la route conduisant au pôle Sud. Autour de la cabane des glaces reconstruite à un mètre sous la glace, plusieurs tentes ont été dressées : huit chenils, trois réserves pour le poisson et la viande, deux réserves pour les autres provisions, une réserve pour les combustibles. Une buanderie, une forge, un atelier de menuiserie, un atelier de couture et un magasin d'habillement sont édifiés et réunis entre eux par des galeries souterraines.

    Un premier dépôt de vivres est effectué le 14 février à 80° de latitude Sud, puis un second le 27 février à 81° de latitude Sud, et un troisième le 8 mars à 82°.
    La progression des expéditions est difficile. Il commence à faire froid (- 15° C en moyenne), la visibilité est mauvaise à cause des tourbillons de neige et du brouillard, et la surface souvent pleine de crevasses. Après le troisième dépôt, le retour se fait sous - 40° C, et plusieurs chiens succombent de fatigue. Une troisième expédition se prépare pour un quatrième dépôt de vivres, sous la direction de Presterud.
    Le 13 août, un record de froid est atteint : - 59° C.



    Le départ vers le Pôle

    Le 19 octobre le départ est donné à l'expédition finale qui conduira quelques hommes au pôle Sud. Amundsen quitte Framheim avec quatre compagnons : Helmer Hanssen, Oscar Wisting, Svere Hassel et Olav Bjaaland, équipés chacun d'un traîneau tiré par treize chiens et portant 400 kg de vivres et de matériel. De son côté, Presterud doit partir avec Stubberud et Johanssen pour une expédition de reconnaissance sur la terre du roi Edouard VII.
    Le cuisinier Adolf Lindström reste à la base.
    Etape après étape, le petit groupe d'Amundsen progresse difficilement : tempêtes, crevasses dans lesquelles hommes, chiens et traîneaux glissent et que l'on sauve de justesse d'une mort certaine.
    Une nouvelle étape permet à l'équipage et aux chiens de se reposer. Puis à nouveau, le convoi repart le 25 octobre. Le 4 novembre, il atteint le dépôt du 82° de latitude Sud.
    Le temps est revenu au beau, et la température remonte à - 10° C.
    Le 8 novembre, l'expédition atteint le 83° de latitude Sud, 84 ° le 12 novembre, et 85° le 15 novembre.
    Il reste 1.000 kilomètres à parcourir pour atteindre le pôle Sud.
    Le paysage change. Les premières montagnes avant le pôle apparaissent et l'expédition en débute l'ascension le 17 novembre, et le 20, elle arrive sur un plateau, à 3.180 mètres d'altitude. C'est à cette étape qu'Amundsen décide d'exécuter 24 chiens pour servir de nourriture aux autres et pour se séparer d'un traîneau.
    Le froid redevient si intense, le brouillard si épais et les crevasses si importantes, qu'il est désormais indispensable d'effectuer une reconnaissance avant chaque progression.
    Le 6 décembre, l'expédition atteint 88° de latitude Sud et le 14 décembre, 89°53'. L'expédition vient de dépasser la limite atteinte en 1909 par l'Irlandais Ernest Schackleton.

     

    Le pôle Sud est atteint

    Le pôle Sud est atteint le 14 décembre 1911 à trois heures de l'après-midi, et pour être bien sûr d'avoir atteint son but, Amundsen demande à chacun des explorateurs de parcourir une vingtaine de kilomètres en solitaire, chacun de son côté.
    Une tente noire est dressée pôle, au-dessus de laquelle un mât de quatre mètres porte le drapeau norvégien et le fanion du Fram . Une lettre à l'attention du roi Haakon VII est déposée par Amundsen à l'intérieur de la tente, ainsi qu'un panneau de bois sur lequel tous les explorateurs gravent leur nom.
    Après plusieurs observations scientifiques destinées à établir le point le plus exact possible représentant le pôle Sud, l'expédition se débarrasse d'un nouveau traîneau avant de reprendre sa route vers Framheim.

    Le retour vers la base progresse rapidement au rythme d'étapes de vingt-huit kilomètres et de repos de six heures.
    Les explorateurs arrivent à Framheim le 25 janvier 1912 avec deux traîneaux et onze chiens sur les cinquante deux du départ. Le Fram est revenu appareiller dans la baie des Baleines, comme prévu.

    La base est abandonnée le 30 janvier quand le navire reprend la mer. Il arrive en vue de la Tasmanie le 7 mars, d'où Amundsen envoie au roi Haakon VII un message de victoire.
    Le Fram termine son voyage à Buenos Aires le 25 mai 1912 après avoir parcouru 54.000 milles marins.

    Les illustrations sont issues du magasine : Je sais tout N° 88 du 15 mai 1912

     

     

    Lorsqu'un jeune aristocrate belge, le comte Adrien de Gerlache, se prépare à effectuer une expédition en Antarctique à bord du navire Belgica, Amundsen se fait engager comme officier en second. Partie pour découvrir le pôle Sud magnétique, l'expédition dont le navire est pris au piège par les glaces, est obligé d'hiverner pendant presque une année complète. C'est pendant cet hivernage imposé qu'Amundsen se lie d'amitié avec un membre de l'équipage : le Docteur Frédéric Cook.


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  • Robert Falcon Scott (1868 - 1912)

    Ses expéditions en Antarctique



    Né à Devonport, en Angleterre, le 6 juin 1868 d'un père brasseur, Robert Falcon Scott entre à l'école d'entraînement de la marine à 13 ans. Il devient officier de la Royal Navy et reçoit, en 1900, le commandement de l'expédition nationale en Antarctique.Seconde expédition en Antarctique (1910 - 1912)


    En septembre 1909, Scott décide de monter une nouvelle expédition, avec pour objectif d'atteindre le pôle Sud et de mener plusieurs études scientifiques. Malgré une grande difficulté à réunir les fonds nécessaires, Scott se rend en Norvège, début 1910, pour assister aux essais de traîneaux à moteur qu'il a l'intention d'utiliser. Tout comme Shackleton qui vient d'arriver à 180 km du pôle Sud, Scott envisage d'utiliser des poneys. Le navire Discovery n'étant pas disponible, il utilise le Terra Nova, baleinière à charbon de 700 tonneaux construite en 1884. Le 1er juin 1910, le bateau quitte l'Angleterre. L'équipage est constitué, entre autres, de :

    • Edward Wilson, naturaliste,
    • D. G. Lillie, biologiste,
    • Frank Debenham, géologue,
    • Griffith Taylor, géologue,
    • Raymond Priestley, géologue,
    • Charles Wright, physicien,
    • George Simpson, météorologiste,
    • Harry Pennell, navigateur,
       
    • G. Murray Levick, assistant chirurgien,
    • Edward Atkinson, assistant chirurgien,
    • Herbert Ponting, photographe,
    • Apsley Cherry-Garrard, assistant biologiste David Allan,
    • L. E. G. Oates, responsable des poneys,
    • Henry Bowers,
    • Edgar Evans,
    • Thomas Crean,
    • William Lashly,
       
    • William Heald,
    • Henry Rennick,
    • Victor Campbell,
    • Thomas Williamson,

    Dr Atkinson et ses compagnons.Scott rejoint son équipage en Afrique du Sud, emportant dans ses bagages, 2.400 timbres néo-zélandais surchargés " Victoria Land ". Il reçoit à Melbourne, un télégramme de l'explorateur norvégien Roald Amundsen, l'informant de son départ pour l'Antarctique. A Lyttelton, la cargaison est contrôlée et les 34 chiens et 19 poneys sibériens embarquent. A Port Chalmers, le navire fait le plein de charbon. Le grand départ est donné le 29 novembre 1910 et le 4 janvier 1911, le navire jette l'ancre au cap Evans. Le matériel et les animaux sont débarqués. La cabane est montée, ainsi qu'une écurie et des observatoires scientifiques de physique. Trois expéditions se préparent : une doit installer des dépôts sur la route du pôle Sud, une autre doit explorer la terre du roi Edouard VII à l'Est et une dernière doit couvrir la région des glaciers situés à l'Ouest de Mc Murdo.

    Préparatifs quelques semaines avant l'attaque du pôle.Le 2 février une équipe s'apprête à partir pour établir des dépôts de vivres tout au long de la route menant au pôle. Lors de ce trajet préliminaire, l'utilisation de poneys n'est pas concluante. S'enfonçant jusqu'au poitrail dans la neige, ils obligent l'expédition à effectuer ses déplacements la nuit sur la neige gelée. Ils se fatiguent également très vite, contrairement aux chiens qui semblent bien s'adapter aux rigueurs géographiques et climatiques. Le 17 février, Scott établit le dernier dépôt à 78° 28', à 50 km environ du point prévu. Cette décision sera fatale.

    Le capitaine Scott dans son "cabinet de travail" au Cap Evans.Le 13 mai, tous les membres de l'équipage se retrouvent au cap Evans et se préparent à passer l'hiver 1911 dans la cabane qui mesure 26 m sur 7,60 m. Equipée d'une cuisine et d'une salle de bains, ils y mènent une vie sociale réduite mais cependant hiérarchisée, puisque le carré des marins y est séparé du mess des officiers. Cette hiérarchie navale éloigne Scott de ses hommes, à la différence d'Amundsen et de Shackleton. Les hommes ont du travail : entretien de la cabane, préparation des voyages en traîneau, réparation des sacs de couchage, perfectionnement de l'outillage, transformation des tentes, fabrication de sacs à provision, de crampons, de semelles,… tout cela en plus du travail scientifique lui-même. Pour lutter contre l'ennui, des livres, des disques et un piano ont été apportés. Des conférences sont même organisées sur place par les scientifiques de l'expédition.

    L'itinéraire de Wilson et ses compagnons.En plein hiver, le 27 juin 1911, trois membres de l'équipe du cap Evans : Bill Wilson, Birdie Bowers et Apsley Cherry-Garrard, partent pour une marche de 450 km vers le cap Crozier, où Wilson souhaite étudier une colonie de manchots empereurs pendant la période de couvaison. Emportant 343 kg de vivres et d'équipement pour 3 semaines tirés sur deux traîneaux, les trois hommes progressent dans des conditions épouvantables : la température tombe jusqu'à - 61 °C rendant presque impossible toute inspiration et gelant la sueur des hommes constamment trempés. Couverts de glace, les explorateurs doivent même prendre une posture accroupie en sortant le matin de leur tente, afin que leurs vêtements qui gèlent ne les laissent pas dans une position inconfortable pour tirer les traîneaux. Le 15 juillet, ils atteignent le Knoll, et construisent un abri en pierre de 2,40 sur 3,60 m. La situation empire : tempêtes et blizzards se lèvent, arrachant et faisant disparaître la tente, seul refuge des hommes pour leur voyage du retour. Leur abri, dont le toit est déchiré par la tempête, se remplit de neige, et il ne leur reste plus que leur sac de couchage plein de glace, dernière protection contre l'ouragan. Ils vivent ainsi pendant 4 semaines dans les pires conditions, mais retrouvent leur tente. La récolte de Wilson est bien maigre : trois œufs de manchots seulement qui seront plus tard transportés à l'Université d'Edimbourg. L'équipe reprend le chemin du retour, dans le froid et la fatigue qui fait marcher les hommes en dormant. Ils atteignent le cap Evans le 1er août 1911 après 36 jours de calvaire et il faut découper sur eux leurs vêtements gelés qu'ils ne peuvent même plus enlever.

    Distraction pendant les soirées d'hivernage.  Ponting, le photographe de l'expédition, faisait défiléer à ses camarades les vues prises aux cours de ses voyages.Une autre expédition de 6 hommes, conduite par Victor Campbell, quitte le refuge de cap Evans en février 1911 en direction du cap Adare où les hommes mènent plusieurs études topographiques sur la côte de la terre Victoria. Ils retrouvent le Terra Nova le 3 janvier 1912, mais décident de poursuivre plus au sud. Ils débarquent à Evans Coves le 8 janvier, dans la baie Terra Nova, avec 6 semaines de rations, plus 4 semaines de rations réduites. Ils tentent d'explorer et de réaliser une étude topographique de la région située au Nord du mont Melbourne, puis retournent à leur dépôt pour rejoindre le Terra Nova qui n'est pas là. Soucieux de ce qui a pu lui arriver, les 6 hommes doivent rapidement réagir. L'automne approche et la nourriture commence à manquer. Les explorateurs creusent une grotte dans la glace de 3,60 m sur 2,70 m où aucun ne peut se tenir debout. Les rations diminuent sensiblement, agrémentées parfois de graisse et de viande de phoques et de manchots. L'hiver installé, les équipiers restent dans leur cabane de glace, où le manque d'obscurité provoque des dépressions et où la faim et le froid les rongent. Dans leur abri mal aéré, le poêle sur lequel ils cuisent la viande dégage une épaisse fumée grasse, qui se dépose sur les parois de la cellule et les vêtements des explorateurs qui commencent à moisir, risquant de geler à toute tentative de sortie. Début septembre, l'équipe est atteinte d'entérite, maladie due principalement au manque d'hygiène et à une mauvaise alimentation. Deux hommes sont particulièrement touchés. Le 30 septembre, l'équipe tente une sortie vers le cap Evans, transportant durant 40 jours de marche les deux équipiers malades, auxquels les hommes valides offrent leur ration de biscuits (riches en hydrate de carbone). A deux reprises, ils découvrent des dépôts contenant des vivres et le 7 novembre 1912, ils aperçoivent Hut-point où les explorateurs apprennent la tragique issue de l'expédition de Scott au pôle Sud.

    En route vers l'inconnu. Le capitaine Scott, Simpson, Bowers et le sous-officier Evans.Cette aventure de Scott vers le pôle Sud est la dernière. Elle débute le 24 octobre 1911, lorsque Scott, 13 hommes, 19 poneys, 34 chiens, 13 traîneaux et 2 traîneaux à chenilles motorisés (contenant 3 tonnes de nourriture, combustible et équipement), quittent le cap Evans en direction de la plate-forme de Ross, première étape de l'expédition. Le plan de Scott est de débuter la marche vers le pôle avec tous les membres de l'équipage, afin de transporter un maximum de vivres et d'équipement, puis, à plusieurs reprises, d'effectuer une retraite successive d'hommes qui se séparent du reste du groupe pour retourner à la base. Durant la traversée de la plate-forme de Ross, l'équipe rejoint les 4 hommes motorisés, dont les traîneaux se brisent. 2 hommes repartent vers le camp de base. Très vite, contrairement aux chiens, les poneys trahissent une grande fatigue et une difficulté à progresser dans la neige. Ils s'épuisent et succombent. Les hommes remplacent les animaux mais s'épuisent également. Après le départ de 4 nouveaux compagnons, Scott et ses hommes entament la seconde partie de leur marche. Ils atteignent le sommet du glacier Beardmore à 2.800 m d'altitude le 21 décembre 1911, après s'être frayés un chemin à travers les séracs menaçant de se détacher. 4 autres équipiers repartent et les 8 restants se séparent en deux équipes à 567 km du but. Les étapes sont plus ou moins difficiles. A quelques étapes aisées succèdent de fortes montées ou d'immenses zones de crevasses et de séracs. A chaque halte sont effectuées des observations scientifiques. De même que le paysage, le climat est changeant. Après le vent et le froid, le soleil se met à taper, faisant suer les hommes qui avancent en tirant leur traîneau et les faisant geler au moindre arrêt.
    Ils fêtent Noël à 2.500 m d'altitude. Le jour de Noël, un des hommes tombe et reste suspendu au-dessus d'une crevasse de 25 m, risquant d'entraîner le traîneau et ses compagnons. Le 31 décembre, la caravane atteint 87° Sud, se plaçant à 330 km du pôle. Le 4 janvier 1912, à 277 km du but, le groupe se sépare. Scott renvoie 3 compagnons et continue avec Wilson, Oates, Bowers et Evans. Chaque homme transporte une charge d'environ 85 kg cumulés sur un seul traîneau. La progression qui commence assez rapidement doit vite ralentir. Les crevasses sont dissimulées sous une dure croûte de neige, et il faut sonder la glace qui menace de se briser sous le poids des traîneaux. Le décor change à nouveau révélant une mer de neige pleine de vagues ou une plaine blanche à l'arrivée sur le plateau. Le chef de l'expédition se félicite de leur bonne allure de marche. Parvenus à 43 km du pôle, les 5 hommes aperçoivent des traces dans la neige et comprennent que Amundsen et son équipe les ont devancés. Les explorateurs, dont le moral est très affaibli, atteignent le pôle Sud le 17 janvier 1912 et constatent la victoire des Norvégiens. Après une courte halte au pôle, les explorateurs se remettent en route le 19 janvier pour parcourir les 1.500 km les séparant de la base de cap Evans. Les hommes épuisés doivent haler le traîneau. Le manque de nourriture et le froid provoquent scorbut, engelures et dépression chez Evans. Le 7 février, l'équipe atteint le sommet du glacier Beardmore. Malgré la grande urgence à rejoindre le camp, elle s'arrête deux jours pour récolter des échantillons géologiques et charger 16 kg de roches sur un traîneau déjà difficile à tirer. Lorsqu'elle atteint le dépôt, Evans qui perd la raison meurt prostré le 17 février. Pour survivre, les explorateurs doivent parcourir 16 km par jour. Epuisés, ils n'y parviennent pas. Oates, handicapé par de terribles gelures provoquant la gangrène de ses pieds, se sacrifie pour ne pas retarder ses compagnons et part seul dans le blizzard le 16 mars. Le 21 mars, les trois derniers membres de l'expédition se retrouvent coincés par le blizzard sans plus de carburant. La dernière phrase du journal de Scott date du 29 mars 1912. A seulement 18 km d'un dépôt de vivres, Scott, âgé de 43 ans, Bowers et Wilson périssent de faim et de froid.

    Huit mois plus tard, le 12 novembre 1912, une équipe de secours menée par Atkinson, retrouve les corps gelés des 3 compagnons dans leur sac de couchage. Il rapporte le journal de Scott, ainsi que les douze longues lettres écrites avant sa mort. L'équipage du Terra Nova érige un cairn de neige sur les corps des 3 explorateurs, en haut duquel il dresse une paire de skis croisés.

    En apprenant la mort de Scott, la Grande-Bretagne pleura la mort d'un héros et le monde entier fut touché.

    Illustrations (sauf dessin) issues de : Lectures pour Tous - août 1913 - N° 16 et septembre 1913 - N° 18.
     


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  • Lionel Terray

    Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

     

    Lionel Terray est un alpinistefrançais né le 25 juillet1921 et mort le 19 septembre1965. Il est connu pour ses nombreuses premières et ses expéditions parmi lesquelles la conquête du premier sommet de plus de 8000 mètres : l'Annapurna.

    Il laisse un ouvrage au titre évocateur : « Les Conquérants de l'inutile » dont sont extraites les citations ci-dessous.

    Son ami Marcel Ichac (compagnon à l'Annapurna notamment) en a tiré un film : Le Conquérant de l'inutile (1967).

    Un collège porte son nom à Meylan, un centre sportif à Antony ainsi qu'une base à Clécy

     

    « Né au pied des Alpes, ancien champion de ski, guide professionnel, alpiniste de grande course, membre de huit expéditions dans les Andes et l'Himalaya, j'ai consacré toute ma vie à la montagne, et, si ce mot a un sens, je suis un montagnard. »

    À cette époque, Lionel réalise ses premières courses avec Louis Lachenal, c'est le début de grandes épopées sur les plus grandes faces des Alpes et notamment les faces nord des Grandes Jorasses et de l'Eiger.

    En 1946, Lionel Terray devient instructeur de ski à l'ENSA. Puis, il quitte la France pour le Québec, prenant alors la casquette d'entraîneur de l'équipe nationale de ski.

    Il revient en France en 1949 et s'installe finalement comme guide indépendant.

    En 1950, il participe à la célèbre expédition française à l'Annapurna, aux côtés de Maurice Herzog, Louis Lachenal, Gaston Rébuffat, Marcel Ichac (cinéaste), Jean Couzy, Marcel Schatz, Jacques Oudot (médecin), Francis de Noyelle (diplomate), Adjiba (Sherpa).

    Le 19 septembre1965, avec son ami Marc Martinetti, Lionel Terray fait une chute mortelle à la fissure en Arc de Cercle, aux Arêtes du Gerbier, dans le Vercors.

    « Si vraiment aucune pierre, aucun sérac, aucune crevasse ne m'attend quelque part dans le monde pour arrêter ma course, un

     

    jour viendra où, vieux et las, je saurai trouver la paix parmi les animaux et les fleurs. Le cercle sera fermé, enfin je serais le

    simple pâtre qu'enfant je rêvais de devenir… »

     


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